Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre. Dostoïevski 1821-1881 * L'espoir des hommes, c'est leur raison de vivre et de mourir. André Malraux * Qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regrets. William Shakespeare * L'espoir n'est pas une formule mais une pratique. * L'espoir fait vivre * L'espoir, une des rares choses que l'on entretienne à peu de frais - souvent même pour rien. * En pleine angoisse, ne perds jamais l'espoir, car la moelle la plus exquise est dans l'os le plus dur. * L'espoir est une mémoire qui désire. Honoré de Balzac * Ecole Amal: Invitation à la Coexistence ( doc)
بسم الله الرحمن الرحيم يقول صلى الله عليه وسلم : " من اراد الدنيا فعليه بالعلم ، ومن اراد الاخرة فعليه بالعلم ومن ارادهما معا فعليه بالعلم" قف للمعلم وفه التبجيلا * كاد المعلم أن يكون -رسولا- ....مما لاشك فيه أن للمعلم ايدي بيضاء في بناء الانسان وبناء الحضارة ، فالمعلم من يعد الطبيب الناجح ، والمعلم من يصنع المهندس الباني ، والمحاسب الماهر ، والوزير اللامع ، فبالعلم والمعلم تخضر الارض وتورق الاشجار ، ويفيح اريج الزهور ، وبالمعلم تعلو بسمات الاطفال وتهب نسائم الحرية ، وبالمعلم نرتقي الى السماء الى الفضاء لنكتب بخيوط الشمس امجادنا ، ونسمع الدنيا اصواتنا.فبالمعلم نطلق العنان لاحلامنا وافكارنا ، ليعانق طموحنا قوس قزح في الاعالي ، فالمعلمون بأيديهم صنعوا رجال الامة ، وعظماء التاريخ ، وبأيديهم سيرسمون غدا مشرق بالعلم والامل ، فلا تغيب شمسه ابدا.



mardi 28 août 2007

Invitation à la Coexistence ( doc)

Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux; Louange à Allah Seigneur de l'Univers, et que la Bénédiction et le Salut d’Allah soient accordés à notre maître, le Messager d’Allah.

Notre nouvelle émission s’étend sur plusieurs épisodes jusqu'à Ramadan Incha'Allah; elle porte sur une invitation à la coexistence, une invitation à la compréhension réciproque, une invitation au dialogue.

1- En quoi consiste le problème ?

Qu’est-ce qui nous a poussés à soulever cette question ? En vérité, nous avons constaté l’existence du problème au sein même de nos âmes; un problème qui nous dresse les uns contre les autres, en tant qu’individus musulmans; un problème qui nous oppose les uns aux autres, en tant que pays musulmans.

En Iraq, le nombre des morts se compte par milliers, les Iraqiens s’entretuent, Chiites contre Sunnites; En Palestine, le conflit armé engendre quantités de victimes. Au Liban, la multitude et la diversité des sectes religieuses qui contribuaient auparavant à la richesse du pays, se trouvent aujourd’hui à la base de tensions. Darfour, cette région du Soudan où un grand nombre de Musulmans connaissent le Coran par cœur, se voit pourtant déchiré par les émeutes et les massacres entre Musulmans.

Il va de soi qu’il existe des malfaiteurs et des traîtres venant de l’extérieur, soucieux de semer la discorde et déterminés à provoquer le trouble à l’intérieur d’un même pays musulman; mais ce qui est certain c’est que les manœuvres clandestines de cet adversaire se solderont par l’échec si de notre côté, nous apprenons à vivre ensemble, si nous parvenons à nous comprendre, en un mot, si nous réussissons à coexister.

Notre objet de discussion ne porte pas sur cet adversaire qui vient de l'extérieur, ni sur son invasion, ni sur l’Autre. Il ne s’agit pas non plus, d’une émission politique, mais nous parlons d’un problème bien plus grave, qui est présent dans nos foyers, empoisonne nos sociétés et ronge nos pays, le problème du dialogue et de la coexistence qui ont cessé d’exister.

Au niveau de la famille, le père ne fait plus que donner des ordres; il ne trouve plus le moyen d’échanger la parole avec son fils. Le fils n’a plus rien en commun avec son père. Chacun vit à part, dans un coin de la maison, isolé de l'autre.

Les rapports entre époux se détériorent, des querelles s’exacerbent, des familles se divisent, des couples se séparent pour un rien, des enfants s’égarent pour des raisons plus que futiles, finissant dans un monde brumeux, un monde fait de drogue, d'extrémisme et de déviation morale. Ce sont les principes et la conduite qui se corrompent et se dissipent.

Au niveau de l’école, ou de l’université, les professeurs ont rompu les ponts du dialogue avec leurs étudiants, l'art de communiquer n'existe ni dans notre enseignement scolaire ni dans nos programmes universitaires.

Les insultes et les cris s'élèvent dans la rue, pour un simple accident de voitures pour la simple raison que les paroles n'ont plus de place dans notre existence.

Les litiges donnant matière à procès deviennent de plus en plus nombreux, et les différends ne sont plus réglés à l’amiable.

Même les mosquées, édifiées à l’origine pour rassembler les Musulmans et supposées être un symbole de fraternité et de cultes religieux, sont devenues un lieu de querelles et d'insultes; en outre, les sermons des vendredis ne tentent jamais de soulever le problème du dialogue ou de la coexistence.

En bref, nous vivons un véritable problème au sein de nos sociétés et à tous les niveaux; par conséquent, cette émission s’adresse à toutes les classes sociales, et concerne les enfants, les jeunes, les pères, les mères, les responsables à l'école, les professeurs à l'université, les époux, les épouses. Notre émission vise à créer un dialogue entre les gens, à l’intérieur des entreprises, des usines, des responsables de la recherche scientifique, etc. L’esprit d’équipe nous fait défaut, nous sommes incapables de travailler en groupe, parce que nous ne possédons pas cette culture, parce que nous ne savons pas communiquer.

En Europe, on entend parler d’entreprises géantes, qui ne font que s’épanouir en fusionnant, alors que chez nous, à la mort du père de famille, les successeurs se disputent, la grande société d'hier se scinde en une multitude de petites usines.

Même les Musulmans vivant en Occident souffrent de ce mal, car au lieu de refléter la véritable image de l'Islam, ils ont préféré vivre isolés, en refusant de communiquer avec leur entourage.

Jadis, lorsque le citoyen occidental voulait éclaircir un point quelconque sur l'Islam, il avait recours aux orientalistes, car il y a cent ans, il n'y avait pas d'internet, ni de chaînes télévisées. Mais malheureusement, ces Orientalistes ont mal interprété l’Islam et l’ont à leur tour, mal communiqué à leurs concitoyens. Par conséquent, les Européens se sont faits une idée déformée de l'Islam, persuadés que cette religion s’est propagée par la force de l'épée, ils en ont pris peur, pensant que les Musulmans sont tous des terroristes et des gens non civilisés.

A travers ces épisodes, nous avons l’intention non seulement de présenter et de traiter l'idée de la coexistence, mais également d’inculquer à tout Musulman l’art de vivre ensemble, de se conduire avec l’autre, de s'entendre, de s'entretenir, en un mot, l'art de communiquer avec l'autre. Pour ce faire, il suffit de partir de ce que nous avons en commun, si minime soit-il, afin de parvenir à coexister en société, quels que soient nos points de différends se rattachant aux opinions ou aux intérêts. Tel est le premier objectif de notre émission.

2- Quelle est la signification de la coexistence ? Qui est cet "Autre" avec lequel je suis appelé à coexister ?

Le deuxième objectif consiste à fournir les compétences nécessaires à la coexistence, c'est-à-dire une sorte de formation et d'adaptation afin de créer un espace commun avec l'Autre et de pouvoir mettre au point l'art de communiquer.

Quand nous soulevons la question de l'Autre, nous ne faisons pas seulement allusion au monde occidental, mais aux gens de notre entourage, à commencer par la mère qui sèvre son nouveau-né, et qui constitue déjà cet « Autre » par rapport à lui.

Le Coran aussi bien que la Sunnah du Prophète (BP sur lui) ont traité de la question de la coexistence. En effet, la première leçon que Notre Seigneur a apprise à l'humanité concernait la coexistence. Allah, Exalté et Glorifié soit-Il, a dit aux humains dans le Coran, qu'ils descendraient sur terre pour y vivre, et qu'ils doivent par conséquent, apprendre à y coexister. Les versets 27 et 28 de sourate Al-Mâ’ida qui parlent des deux fils du premier prophète sur terre, Adam, illustrent parfaitement la notion de coexistence :

 « Et raconte-leur en toute vérité l’histoire des deux fils d’Adam. Les deux offrirent des sacrifices; celui de l’un fut accepté et celui de l’autre ne le fut pas. Celui-ci dit: «Je te tuerai sûrement» verset 27

«L'Autre» est cité dans le Coran bien qu'il s'agisse de deux frères, issus d'une même famille, parlant le même langage, pratiquant la même religion et qui pourtant, n'ont pas réussi à coexister :

 « Si tu étends vers moi ta main pour me tuer, moi, je n’étendrai pas vers toi ma main pour te tuer: car je crains Allah, le Seigneur de l’Univers. » verset 28

La question de la coexistence a commencé avec le début de l’humanité; tout ce qui est différent de vous est cet «Autre». C'est votre mère, votre père, plus tard votre femme, votre fils, jusqu'à arriver à l'Iraq, à la Palestine...

Cependant, il nous faut souligner un point important ; l'Islam est une religion aux fondations solides, ouverte sur le monde; l'Islam est un message universel, capable de communiquer avec les autres cultures et civilisations. Toutefois, cela ne veut pas dire que les Musulmans sont censés perdre leur foi et leur identité, et transformer leur personnalité afin de coexister avec «l'Autre». Coexister signifie l'existence de deux parties bien indépendantes et en parallèle; la coexistence ne donne pas le droit à l'Occident de m'imposer sa culture ni de la substituer à la mienne; elle ne lui donne pas non plus le droit de me ravir mon territoire ni de supprimer ma personnalité, ni de me donner une nouvelle identité pour ensuite me réclamer la coexistence. Le point de départ de la coexistence entre les deux parties, est fondé sur un respect mutuel des droits, sur la préservation des civilisations et des cultures respectives.

3- La valeur de la coexistence au sein de l'Islam.

La diversité des humains entre eux est une évidence universelle, elle constitue la nature humaine, en ce sens que chacun a son propre raisonnement qui le distingue de «l'Autre»; il ne serait pas logique que les gens soient similaires physiquement et moralement, qu'ils aient les mêmes motifs et qu'ils visent les mêmes objectifs. Lorsque nous serons parvenus à bien assimiler cette notion, nous résoudrons la moitié du problème; car de cette façon, nous parviendrons à nous compléter mutuellement. Le verset 13 de Sourate Al-Houjourât le montre clairement –il peut être traduit comme suit :

« Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez

Nous sommes différents les uns des autres au niveau de la race, de la nationalité, du dialecte, des idées, afin que nous nous échangions les connaissances, les cultures et les richesses, et ce, pour que la terre s'épanouisse. Telle est la philosophie de l’univers et de la création.

Il n'existe sur terre aucune constitution à part le Noble Coran, qui prône la coexistence, et ce, à travers un bon nombre de versets. Le Prophète de son côté a été le premier sur terre à appeler les gens à la coexistence, et ce depuis 1400 ans; en effet à son arrivée à Médine, qui était en conflit perpétuel entre ses différentes tribus, il a dit son fameux Hadith:

«Ô vous les gens, divulguez le salut (Assalam); offrez à manger; consolidez vos liens de parenté; accomplissez la Salât de la nuit au moment où les gens seront endormis, vous aurez accès au Paradis en paix»

Puis il (BP sur lui) a établi les liens de fraternité entre les Mouhajirins (les émigrés) et les Ançârs (les indigènes de Médine). Il est ensuite passé à l'édification de la Mosquée, lieu de rencontre de la société musulmane. Enfin, il a donné à la ville un nom commun à toutes les tribus qui y vivent, en dépit de leur diversité, et opportun à ceux qui y pénètrent. Il a couronné son acte par une constitution sans précédent, une constitution qui s'adresse aux Juifs, aussi bien qu'aux polythéistes, aux croyants, aux Mouhajirins ainsi qu'aux Ançârs, les invitant à la coexistence au sein de cette ville.

Notre émission vise à mettre en application le premier verset de Sourate Al-'Anfâl (les Butins) –qui peut être traduit comme suit : 

« Craignez Allah, maintenez la concorde entre vous; »

Ainsi que le Hadith du Prophète :

«Voulez-vous que je vous indique un grade bien meilleur que le Jeûne, la Salât de la nuit et la Zakât? Les compagnons lui avaient demandé : Quel est ce degré, Ô Messager d’Allah ? Il (BP sur lui) leur a dit : établissez la concorde entre vous».

4- Le rapport de la coexistence avec la renaissance de la Oummah

La renaissance de notre Oummah et de nos pays dépend de notre coexistence que nous devons puiser dans notre histoire, et dans notre religion, pour apprendre que ce n'est qu'à partir de la diversité et de la variété des individus et des nations que nous réussirons à coexister. C'est pourquoi nous allons raconter dans les épisodes à venir, la vie et la conduite des quatre Imams de l'Islam les plus célèbres, les quatre Imams reconnus pour avoir rapporté fidèlement la Sunnah du Prophète (Bénédiction et Paix sur lui), nous allons avoir un aperçu sur leur vie quotidienne, sur leur rapports avec leur entourage, sur leur comportement entre eux, car en dépit de leurs diversités d'opinion, il ont su se respecter et coexister et ont transmis leur savoir aux futures générations.

Episode : 2

Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux; Louange à Allah Seigneur de l'Univers, et que la Bénédiction et le Salut d’Allah soient accordés à notre maître, le Messager d’Allah.

Nous rappelons que cette invitation s’adresse à toutes les catégories de la société pour les inciter à éliminer les barrières et à détruire les obstacles qu’ils se sont à un certain moment dressés, dans le but d’établir un pont de communication qui partirait d’un sens commun, si minime soit-il, en dépit de la diversité de leurs motifs, de la divergence de leurs opinions et de la variété de leurs intérêts; un pont de communication qui mène à un dialogue avec l’Autre, au sein de la société, en passant par la famille pour parvenir au niveau de tous les pays musulmans; un pont de communication qui serait susceptible de raffermir les rapports réciproques entre les différentes générations, et de consolider le respect mutuel. Procédure nécessaire afin de pouvoir entrer en relation avec le monde occidental.

Nous nous sommes appuyés dans notre émission sur le verset 1 de Sourate Al-Anfâl (Le Butin), qui peut être traduit comme suit : « Craignez Allah, maintenez la concorde entre vous et obéissez à Allah et à Son messager, si vous êtes croyants.»

Ainsi que sur le verset 9 de Sourate Al-Houjourât (les Appartements) qui peut être traduit comme suit : « Et si deux groupes de croyants se combattent, faites la conciliation entre eux ».

Nous nous sommes également basés sur quelques-uns des Hadiths du Prophète qui évoquent notamment ce point : « Les croyants sont tous des frères, préoccupez-vous de concilier vos frères » et « le croyant est un compagnon intime;» c’est-à-dire avec qui on devient vite familier de par son caractère sociable, et de plus, avec qui on peut facilement vivre. Le Prophète (Bénédiction et Paix sur lui) dit également : « Il n’y a rien à attendre de celui qui refuse tout rapport avec son entourage ».

Nous projetons donc, à travers notre émission, de faire savoir au monde occidental que l’Islam a été de tout temps, la première religion à avoir prôné la coexistence entre des parties indépendantes ayant peu de points communs. Nous avons, à cet effet, puisé dans notre propre histoire et non dans celle de l’Occident, des aspects de civilisation sans pareils, qui existent depuis 1400 ans, qui continuent d'être uniques jusqu’à nos jours, et que nos ancêtres ont eu tant de mal à nous léguer en patrimoine.

1- Des modèles dont on doit s’inspirer :

Le Prophète d’Allah (Bénédiction et Paix sur lui) dont nous avons déjà présenté la biographie, est incontestablement la meilleure figure reflétant la civilisation précoce que les Musulmans connurent juste après l’avènement de l’Islam et qui dura environ un siècle et demi.

Dans cette émission, nous avons choisi de parler de la vie des quatre Imams, d’une part, parce qu'ils appartiennent à notre passé, et d’autre part parce que leur vie offre un modèle unique de coexistence, de bonne entente, de concorde ainsi que de civilisation, que ce soit dans l’histoire de l’Islam ou dans l’histoire de toute l’humanité, en dépit de la divergence de leurs opinions respectives. C’est un message adressé au citoyen occidental avant le citoyen musulman.

2- La raison de ce choix :

Plusieurs éléments ont guidé notre choix; tout d’abord, ces quatre Imams ont vécu à une époque connue pour son épanouissement sans précédent, pareil à la révolution technologique d’aujourd’hui ou industrielle de jadis. Ils ont vécu vers la fin de l’ère des Umayyades, début de celui des Abbassides, où l’état musulman, régi alors par Haroun Ar-Rachid, était en plein essor au niveau des sciences, des lettres, de la culture; bref, une époque de renaissance extraordinaire.

Ensuite, les quatre Imams ont vécu à une période où la culture musulmane se voyait envahie par d'autres cultures. Il est vrai que l'Islam était alors si bien enraciné au fond des esprits, que personne ne pouvait l'en extirper au moyen des armes, cependant il faut reconnaître l'existence de la culture grecque, romaine et perse. Les quatre Imams sont parvenus à imposer leurs méthodes et leur savoir, et surtout, ils ont réussi à coexister sans faire de concession sur leur religion ni leur culture à aucune des cultures provenant de l’extérieur.

A ne pas omettre non plus, que l'époque qui a précédé celle des quatre Imams a été témoin d'une émeute puis d'un conflit entre le quatrième calife, Ali Ibn Abou Taleb et Mou'awiya Ibn Abou Soufian. Quelles furent leurs différentes attitudes et leur prise de position vis-à-vis de ces événements ? Quel jugement ont-ils porté sur les quatre califes (Abou Bakr, ‘Omar, Othman et Ali) qui ont présidé la Oummah à la suite du décès du Prophète (Bénédiction et Paix sur lui)?

3- La diversité des points de vue des quatre Imams :

Les quatre Imams ont vécu à l’époque qui vit naître le Fiqh Islamique (la Jurisprudence Islamique). En effet, le Prophète (Bénédiction et Paix sur lui) avait laissé à ses compagnons ainsi qu'aux futures générations, un certain nombre de versets qu’Allah lui a révélés dans le Coran (6 000 versets) et les Hadiths de la Sunnah. Or ces quatre Imams ont pensé devoir trouver des issues et des solutions aux nouveaux événements qui pourraient se produire et aux nouveaux problèmes qui pourraient se poser. Telle est la définition du Fiqh Islamique; en se basant sur le Coran et la Sunnah prophétique, ils ont trouvé des solutions à toutes les questions qui pourraient surgir dans tous les domaines, mariage, divorce, transactions commerciales, rapports réciproques entre Musulmans et non Musulmans, relations entre gouverneur et gouverné, culte et pratiques religieuses…

Ces quatre Imams offrent à toute l’humanité un modèle singulier, unique et sans pareil dans la coexistence, car en dépit de la divergence de leurs opinions sur des questions importantes, néanmoins, leurs rapports se caractérisaient par le respect mutuel, l’affection et la fraternité.

4- Les raisons de la réussite de ces quatre Imams :

Ils ont su nouer les liens avec leurs prédécesseurs et transmettre leur savoir à leurs successeurs et plus tard, aux futures générations, par l’intermédiaire des adeptes sur lesquels ils ont veillé.

Ils étaient doués d’un caractère souple et flexible; ils avaient le talent d’écouter les gens et de leur prêter attention; ils fréquentaient les gens autour d’eux et ne vivaient pas isolés. Le nombre de ceux qui assistaient à leurs conférences variait entre 5 000 et 10 000 personnes venant de trois continents. Ils s’étaient déplacés dans nombre de grandes villes et avaient habité des métropoles.

Ils ne s’étaient jamais heurtés aux gouverneurs en dépit de leur désaccord avec eux et en dépit de la torture qu’ils avaient subie et de la tyrannie dont ils étaient victimes.

Ils avaient des idées nouvelles qu’ils ont su transmettre avec ingéniosité à leur entourage. Ils ont établi des règles de base à la réflexion logique qui n’existaient pas dans l’histoire auparavant et qui se sont répandues dans le monde entier depuis.

De plus ils avaient des talents, dont l’art de communiquer avec les autres, ainsi que l’art de coexister.

5- Les points communs entre les quatre Imams :

Leur origine :

Les quatre Imams ont peu de points communs entre eux. Ils ne descendent pas d’une même origine. En effet, deux d’entre eux sont d’origine arabe : L’Imam Ahmad Ibn Hanbal est né à Baghdad et l’Imam Ach-Chafi'ï est né à Gaza en Palestine, alors que les deux autres ne le sont pas : L’Imam Abou Hanifa, d’origine perse, est né en Iraq, dans la ville de Koufa. On raconte que les ancêtres de l’Imam Malek qui est né à Médine, étaient des esclaves affranchis.

Leur savoir :

L’Imam Abou Hanifah est né en l’an 80 de l’Hégire; l’Imam Ahmad Ibn Hanbal, le plus jeune d’entre eux, est le disciple de l’Imam Chafi'ï; ce dernier est le disciple de l’Imam Malek. Tous les trois ont finalement été les disciples des disciples de l’Imam Abou Hanifah.

Leur condition sociale :

Deux d’entre eux comptaient parmi les riches, alors que les deux autres étaient d'origine pauvre.

Leurs ouvrages :

Trois d’entre eux ont traduit leurs dires et leurs opinions sur le papier alors que Abou Hanifah a été le seul à avoir formé des hommes, qui à leur tour, ont composé des ouvrages reflétant ses Fatawas (Interprétations légales) et opinions.

Nous tenons à préciser que l’Imam Abou Hanifah a été le premier à avoir élaboré un travail d’équipe, un travail académique du Fiqh Islamique, qui a polarisé un grand nombre d’Ulémas qui ont préféré quitter leur conférence pour se joindre à la sienne dans le but de travailler en équipe et de développer ce savoir. Les quatre Imams n’avaient aucune réticence, ni réserve à apprendre certaines fatawas de leur entourage et à les noter dans leurs ouvrages. Ceci a eu lieu en l’an 80 de l’Hégire.

L’influence de la femme dans leur vie :

Le rôle de la femme dans leur vie n’est pas à négliger. C’est tantôt la mère, tantôt la fille, tantôt le professeur.

Un message adressé à ce niveau, à toutes les mères de nos jours, vous êtes priées d’emboîter le pas aux femmes qui ont eu un impact positif sur la vie de ces Imams et de former vos enfants afin qu’ils deviennent des hommes de valeur dans la société.

Leurs pratiques religieuses :

Leurs paroles étaient identiques à leurs cultes, de là vient le secret de leur succès : jeûne en dehors de Ramadan, Salât pendant la nuit.

Malgré la variété de leurs origines, de leur milieu social, de leur savoir, l’Islam a réussi à semer la concorde, l’entente et la paix entre eux, ils ont continué jusqu’à la fin de leurs jours à rester le point de mire de leurs disciples et adeptes, de par leur comportement avec leur entourage, en un mot de par la coexistence qu’ils avaient préservée et développée.

Nous autres de notre côté, devons prendre exemple sur eux, devons apprendre à coexister tout en respectant notre religion, notre identité, notre personnalité, et surtout nous retenir de porter les armes contre nos frères, quels que soient les différends qui peuvent naître entre nous.

Episode : 3

Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux; Louange à Allah Seigneur de l'Univers, et que la Bénédiction et le Salut d’Allah soient accordés à notre maître, le Messager d’Allah.

Nous traitons toujours de la question de la coexistence. Cette notion qui nous fait défaut à l’intérieur de nos âmes, de nos foyers, de nos écoles, de nos universités, de nos entreprises, et de nos pays musulmans. L’absence de coexistence a entraîné des conflits armés et des évènements sanglants en Palestine, en Iraq, à Darfour, en Somalie ainsi que dans beaucoup d’autres régions du monde islamique.

Vu l’importance de la coexistence au niveau des individus comme au niveau des pays, nous devonc apprendre à établir un dialogue avec l’autre, à vivre avec lui, tel qu’il se présente à nous, avec ses qualités et ses défauts; à accepter qu’il y ait une divergence d’opinions, une diversité de goûts, et une autre conception de la vie.

L'emblème que nous brandissons tout au long de nos épisodes, nous l’avons emprunté au verset 13 de la Sourate Al-Houjourât (les Appartements), qui peut être traduit comme suit:

« Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez.»

Le verset soulève précisément la question de la diversité des créatures, en même temps que son but : il s’agit de faire connaissance les uns des autres, de communiquer et d'échanger, dans le seul dessein de rendre la terre prospère et florissante, raison pour laquelle Allah nous a créés.

Le juge ‘Ayyad, un des Ulémas les plus célèbres de l’Islam, avait avancé jadis que les bonnes relations entre les gens s’imposent et sont un des piliers de la Chari’a Islamique, une de ses obligations et un système qui unifie les Musulmans. En effet, pour quelles raisons la calomnie a-t-elle donc été classée comme un acte illicite ? Et la médisance prohibée ? Pourquoi Allah nous a-t-Il imposé la Salât en congrégation ? Et la Salât du vendredi à la mosquée ? Pour quelles raisons sommes-nous appelés à respecter l’alignement des rangs avant d’entreprendre la Salât ? Pourquoi le divorce a-t-il été soumis à des conditions sévères ? Qu’est-ce qui a poussé une partie de la jeunesse d’aujourd’hui à se droguer et à adopter des conduites suspectes ? Mille et une questions qui trouveront leur réponse dans la vie des quatre Imams du Fiqh islamique les plus célèbres, et leur art de la coexistence : Abou Hanifah, Malek, Al-Chafi’i et Ahmad.

C’est pourquoi nous avons l’intention d’introduire la vie de ces quatre Imams à travers nos épisodes à venir et nous commencerons par l’Imam Abou Hanifah afin de tirer au clair la notion de coexistence qu’ils avaient si bien appliquée.

L’identité de l’Imam Abou Hanifah:

Al-Nou’man Ibn Thabet Al-Mazraban, surnommé Abou Hanifah, était d’origine perse, ses ancêtres n'étaient pas des Arabes, mais ils s'étaient convertis à l’Islam. Il est le premier Imam à avoir fondé les règles du Fiqh islamique, bien qu’il ne soit pas d’origine arabe, et qu’il ne descende pas de la tribu des Hachémites, ni de celle de Mudar. Question d’une importance majeure dans la coexistence. Qu’est-ce qui a poussé la société musulmane à vivre côte à côte avec des gens d’autres nationalités, sans tenir compte de leur milieu social, ni de leur classe ni de leur origine ?

Les Arabes étaient, à cette époque-là, préoccupés par le règne, par les conquêtes, par l’expansion de l’Islam afin d’établir l’Etat islamique. Les étrangers de leur côté, dont notamment les Perses, voulaient avoir un rôle positif au sein de la nouvelle Ummah et de l’Islam et s’étaient donc intéressés à la science et au savoir. De fait, tous les savants de jurisprudence islamique étaient des Mawalis (c'est-à-dire d’origine Asiatique -d'extrême Orient-), néanmoins, ceci ne constitue pas une défaillance du côté des Arabes. Bien au contraire, l’équilibre s’était ainsi établi et la société s’était complétée.

Ainsi, Abou Hanifah a été le premier à frayer le chemin à tous ceux qui lui ont succédé et les Ulémas pensent que chaque Musulman devrait invoquer Allah dans ses prières en faveur de l’Imam Abou Hanifah, parce que le mérite lui revient d’avoir créé le Fiqh islamique, d’avoir organisé la première école qui puise ses fatawas (interprétations légales) à partir du Noble Coran et de la Sunnah. Abou Hanifah, le Perse, est connu dans l’histoire comme « l’Imam illustre » ou encore « l’Imam de tous les Imams.»

L’Imam Abou Hanifah naquit donc en l’an 80 de l’Hégire à Koufa et mourut en l’an 150, à l’âge de 70 ans.

Al-Koufa à ce moment-là, n’était pas une ville ordinaire, mais bel et bien le centre du califat islamique. Le quatrième calife, Ali Ibn Abou Taleb, prenant l’exemple sur le Prophète (Bénédiction et Paix sur lui), avait jugé plus sage de quitter Médine pour s’installer dans cette ville iraqienne, afin d’être proche des questions en litige et des controverses qui y prédominaient.

Là aussi, Ali Ibn Abou Taleb avait fait preuve de coexistence, il avait fait construire une grande mosquée qui réunissait quarante mille personnes pour la Salât. Avant lui, le Calife ‘Omar Ibnul Khattab avait envoyé Abdullah Ibn Mass’oud, un des compagnons les plus savants du Messager d’Allah (BP sur lui) à Koufa en tant qu’enseignant et ministre.

Donc, ‘Omar Ibnul Khattab, Ali Ibn Abou Taleb et Abdullah Ibn Mass’oud étaient doués d’un esprit développé, et possédaient une vision lucide pour le futur de la Ummah, et c’est de là que l’Imam Abou Hanifah va devenir « l’Imam de tous les Imams.»

La coexistence entre l’Imam Abou Hanifah et son père :

Abou Hanifah, qui avait une personnalité sortant de l’ordinaire, était déterminé à réussir dans la vie. Son père était un marchand de tissu ordinaire. Mais Abou Hanifah, âgé alors de dix-sept ou dix-huit ans, avait projeté d’agrandir le commerce de son père et d’améliorer sa boutique afin d’en faire une des plus prospères au niveau de tout l’Iraq, ce qu’il réalisa effectivement. Le père ne s'était ni opposé ni heurté à son fils, mais lui avait seulement demandé d’être tenu au courant.

Une brillante personnalité :

L’Imam Abou Hanifah s’était enquis du meilleur professeur expert en matière de commerce il voulait apprendre la profession de façon académique et non à l’aveuglette, ni au hasard comme cela se passe de nos jours. Il avait fait fortune et était devenu riche après avoir acheté une maison célèbre dans l’histoire de Koufa, une maison qui avait été témoin d’évènements politiques et économiques, et qu’il avait en très peu de temps transformée en un centre commercial unique en son genre.

Un tournant dans la vie de l’Imam Abou Hanifah :

Tel était l’Imam Abou Hanifah, jeune homme vivant dans l’opulence, il aimait briller et réussir dans les projets qu'il entreprenait. Jusqu’au jour où Al-Cha’bi, un des plus illustres Imams de l’Islam à l’époque, l’aborda en disant : « Dites-moi, qui est votre professeur ?» Abou Hanifah lui avait donné le nom de son professeur en matière de commerce. Mais Al-Cha’bi l’avait interrompu car il voulait connaître le nom de son professeur en sciences islamiques. Abou Hanifah lui expliqua alors qu’il ne s’intéressait ni à la science ni au savoir, et se contentait d’accomplir sa prière. L’Imam Al- Cha’bi lui avait répondu : «Vous avez un esprit vif, une énergie rare et une grande perspicacité, je suis persuadé que le commerce ne parviendra jamais à satisfaire vos ambitions. Pourquoi ne penseriez-vous pas à entreprendre autre chose en parallèle avec le commerce pour en tirer plus de profit ? »

Malheureusement, nous sommes incapables aujourd’hui, de découvrir les talents chez les jeunes; alors que l’Imam Al- Cha’bi avec sa subtilité, était parvenu à le faire, ce qui allait changer le cours de la vie de ce jeune homme et donner naissance plus tard, à l’Imam des Musulmans, ainsi qu’à l’académie du Fiqh dans l’histoire des Musulmans. En effet, la doctrine de l’Imam Abou Hanifah est la plus répandue au niveau du monde islamique, surtout au niveau des populations qui ne sont pas arabophones.

La coexistence dans la planification du futur :

L’Imam Abou Hanifah avait alors décidé d’acquérir le savoir, mais que choisir ? Comme il visait la perfection dans tout ce qu'il entreprenait, il s’était enquis sur les types de sciences qui existaient à ce moment-là. On lui avait dit qu’il y avait « le Coran, le Hadith, la langue, la poésie et le Fiqh. »

Il avait consulté les gens et demandé conseil auprès des experts. Car l’Imam Abou Hanifah était loin de prendre une décision à la légère ou une décision individuelle; il avait longtemps réfléchi à chacune de ces sciences en étudiant de près les avantages et les inconvénients de chacune et plus particulièrement, quel avenir lui était réservé. Il cherchait quelque chose d’original et d'exceptionnel.

C’est l’incarnation de la Coexistence proprement dite, qui commence par sa propre personne avant de passer aux autres. Ensuite, ayant opté pour le Fiqh, il s’était rendu chez l’Imam Al-Cha’bi et lui avait présenté son choix en lui demandant son avis. Ce dernier l’avait approuvé et l’avait encouragé à aller de l'avant.

Abou Hanifah devint l’élève de l’Imam Hammad Ibn Abou Souleiman, qu’on lui avait recommandé et qui était à l’époque, le plus savant en matière de Fiqh.

La coexistence avec l’Imam Hammad

L’Imam Abou Hanifah passa 18 ans auprès de l’Imam Hammad. Celui-ci avait commencé par lui apprendre trois questions par jour. Au bout de trois ans, l’Imam Hammad s’était rendu à l’évidence que Abou Hanifah était devenu expert en matière de Fiqh et avait décidé de le prendre à ses côtés, à la séance qu’il avait fondée pour soulever ensemble des questions de la doctrine. Séance commune gérée en même temps, par l’Imam Hammad et Abou Hanifah. L’Imam Hammad avait été le disciple de Abdullah Ibn Mass’oud, et son grand savoir ne l’empêcha pas de coexister avec ce jeune homme d’une vingtaine d’années.

Malheureusement aujourd’hui, nous entendons parler d’un fonctionnaire brillant, maltraité par ses supérieurs ou d’un étudiant génial, blâmé et critiqué par ses professeurs. L’Imam Hammad quant à lui, avait fait de Abou Hanifah son compagnon.

Coexistence de l’Imam Abou Hanifah avec d’autres Ulémas :

L'Imam Abou Hanifah a raconté plus tard qu'il ne se contentait plus du savoir de l'Imam Hammad; il était allé à la recherche d'autres Ulémas, cette fois, il s'agissait de l'Imam Ja'far Al-Sadeq, fondateur du Fiqh des Chi'ites. Aucun des trois n'avait manifesté de réticence. Tous les trois étaient tantôt en accord, tantôt en désaccord sur certaines questions du Fiqh, mais cela ne les avait pas empêchés de coexister.

Abou Hanifah passa ainsi dix ans en compagnie de l'Imam Hammad et de quelques-uns de ses disciples. Ils passaient les nuits à s’entretenir après la séance, jusqu'à la salât du Subh (de l'aube), lorsque le coq de l'Imam Hammad se mettait à chanter, à la grande déception de l'Imam Abou Hanifah, soucieux d’apprendre plus de son professeur.

Il nous faut signaler la bienséance du professeur qui l'empêchait de mettre fin à la réunion.

Abou Hanifah, l'Imam de la réunion :

Dix ans s’étaient écoulés, puis un jour Abou Hanifah avait confessé être entré en lutte avec lui-même, il rêvait de présider sa propre séance, mais il avait vite refoulé ce désir, par estime, gratitude et reconnaissance à l'égard de son professeur.

Toutefois, le destin avait préparé une surprise à Abou Hanifah. Cette nuit même, l'Imam Hammad avait dû quitter la ville et avait demandé à Abou Hanifah de le remplacer pendant son absence qui devait durer deux mois.

Il existe des degrés pour réaliser la coexistence. A commencer par coexister avec soi-même, avec ses parents, avec ses professeurs, puis avec l’ensemble de la société. L'esprit d'équipe nous fait défaut aujourd'hui, chacun travaille de son côté, c'est pourquoi nous n'arrivons pas à mener à bien de grands projets; alors que l'Occident, a réussi là où nous avons échoué.

A signaler que Abou Hanifah était en désaccord avec l'Imam Hammad sur plus de cent questions, et il allait changer plus tard tout le système de la séance qu'il allait présider à la mort de l'Imam Hammad, néanmoins Abou Hanifah ne cessait jamais d'invoquer le pardon d'Allah en faveur de son professeur en guise de gratitude, comme il le faisait en faveur de ses parents, ainsi qu'en faveur de ses disciples pour qu'ils se maintiennent solidement sur la voie du Vrai, et lui, de semer la rétribution d'Allah.

Huit ans plus tard, l'Imam Hammad mourut, Abou Hanifah avait alors 40 ans. Il commença par fonder une académie, réfutant par là le Fiqh individuel. Il avait à cet effet, réuni dans son cercle quarante personnes ayant quarante spécialités différentes, en vue d'étudier les problèmes de la société et de tirer ensemble des solutions adéquates à partir du Noble Coran et du Hadith Prophétique; faute de quoi, ils s'acharnaient ensemble sur le problème en question afin de trouver une issue appropriée. Voilà l'équipe ou l'école que l'Imam Abou Hanifah a formée.

L'Imam Abou Hanifah est le seul à ne pas avoir composé de livres; ce qu'il nous a laissé en legs c'est toute une école de Fiqh Islamique, présidée par lui il est vrai, mais composée de 40 collaborateurs.

La méthode scientifique de l'Imam Abou Hanifah au sein de son académie :

L'Imam Abou Hanifah commençait par présenter le problème; ses collaborateurs en faisaient l'analyse et remontaient aux causes; ils passaient ensuite à l'étape de la suggestion des solutions pour enfin arriver à adopter la décision finale prise à l'unanimité. Cela leur prenait de deux journées à une semaine pour chaque cause. A ne pas négliger le rôle de Abou Youssef dans cette réunion, ce disciple qui allait devenir plus tard le président des juges de l’Etat islamique sous le règne de 4 califes successifs, était là à prendre note de la décision finale et qui était finalement la Fatwa (ou l'interprétation légale), et les causes qui y avaient abouti.

Trente ans s'étaient écoulés, la conférence se tenait chaque jour, et l'équipe était toujours là à réfléchir à haute voix, à s'entretenir sur les problèmes des gens. Leur méthode était fondée sur l'établissement d'un lien entre le problème en question et la religion. Il ne s'agissait nullement d'une décision individuelle, mais d'une décision prise à l'unanimité. Tel fut l’aspect prédominant du Fiqh islamique de l’école de l’Imam Abou Hanifah.

Le système de la bourse d’étude chez Abou Hanifah :

Bien longtemps avant l'Europe, l'Imam Abou Hanifah a été le premier à adopter et mettre en vigueur le système de la bourse d’étude en faveur des disciples les plus démunis, afin qu'ils se consacrent à ce cercle et qu'ils servent l'Islam par la suite.

Conclusion :

Telle est l'histoire de notre religion. Telle est l'incarnation de la coexistence entre plusieurs générations : L'Imam Abou Hanifah, son professeur et ses disciples.

Nous avons introduit l'histoire de l'Imam Abou Hanifah dans l'objectif d'adresser un message au monde occidental, qui nous accuse d'être des terroristes et nous reproche d'avoir des idées arrêtées.

Quant à nous, nous sommes tous priés d’avoir un moment de réflexion pour arriver à coexister avec notre entourage, pour l’Islam, pour notre Ummah, pour épargner le sang de nos frères en Iraq, en Palestine et au Liban, afin de mettre en vigueur le verset 103 de Sourate Al-Imrân (la Famille Imran) -qui peut être traduit par :

« Et cramponnez-vous tous ensemble au «Ḥabl» (câble) d’Allah et ne soyez pas divisés »


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